Quand l’économie tousse, l’intérim s’enrhume en premier. Et quand ça repart ? C’est lui qui se remet à courir avant tout le monde.
Coïncidence ? Absolument pas.
Sur le marché de l’emploi, les embauches en intérim bougent bien plus rapidement que celles en CDI ou en CDD. C’est ce qui en fait un excellent indicateur de la santé du marché du recrutement.
Dans cet article, on décortique pourquoi… et ce que les signaux actuels nous racontent (vraiment) sur le climat actuel.
Sommaire :
Pourquoi l’intérim donne toujours le ton avant le reste du marché de l’emploi ?
La première variable d’ajustement en entreprise
Quand l’activité ralentit, les missions d’intérim sont les premières à disparaître. Plus simple, plus rapide, moins engageant : difficile de faire plus flexible qu’un contrat de quelques jours ou semaines.
Les recruteurs internes comme les directions financières le savent : c’est le levier numéro 1 pour ajuster la voilure sans créer de remous.
Mais ce réflexe fonctionne aussi dans l’autre sens. Quand la reprise s’annonce, les entreprises hésitent à recruter en CDI. Elles veulent d’abord tester la solidité du redémarrage.
Résultat : elles commencent par reprendre des intérimaires, pour répondre à la demande sans trop s’engager.
Un miroir grossissant de l’activité économique
Les métiers listés dans ce classement ne sont peut-être pas les plus sexy (enfin, sauf si vous aimez les tableaux Excel bien alignés), mais ils sont absolument fondamentaux.
Le consolideur, par exemple, c’est un peu le chef d’orchestre de la santé financière d’un groupe. Un rôle de l’ombre, indispensable quand il s’agit de rassembler des données venues de dix filiales pour sortir un bilan fiable.
Même chose pour le responsable comptable ou le contrôleur de gestion : sans eux, pas de clôtures à l’heure, pas de budget, pas de visibilité. Juste du flou artistique.
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Bien plus qu’un indicateur : un pilier de la stratégie de recrutement
Si les tendances du recrutement en intérim sont aussi révélatrices, c’est parce que cette forme de travail est structurellement intégrée aux stratégies RH.
Pour les entreprises, c’est une manière de recruter vite, de tester des profils, de pallier un imprévu. Et pour de nombreux candidats, c’est un point d’entrée vers un emploi durable, un tremplin.
Autrement dit, l’intérim n’est pas un détail de la conjoncture. C’est une composante essentielle du marché de l’emploi, et sa santé en dit long sur celle du reste.
Ce que l’intérim nous dit sur le marché du recrutement en 2025 ?
En 2025, l’intérim ne va pas fort, malheureusement.
Après un pic à 825 000 ETP (équivalents temps plein) en 2022, le nombre de travailleurs temporaires est tombé à 745 000 en 2024, et pourrait atteindre à peine 700 000 cette année. Soit une baisse de 15% en trois ans (source : Les Échos).
Evidemment, cela dépend des secteurs et des régions : le BTP, l’industrie et la logistique sont par exemple clairement en recul, tandis que l’agroalimentaire, la cybersécurité ou la défense tirent leur épingle du jeu. Les Hauts-de-France ou le Grand Ouest montrent aussi une meilleure résistance.
Mais globalement, ça patine sévère.
Comment cela s’explique ? D’une part, les instabilités gouvernementales et géopolitiques freinent les investissements et les recrutements. D’autre part, la concurrence nouvelle des micro‑entreprises se fait sentir : le régime de l’auto‑entrepreneur gagne en effet du terrain comme alternative au travail temporaire (source : Le Monde).
Ce qu’il faut en tout cas retenir, c’est que l’intérim reste en zone de turbulences, et c’est tout le marché du recrutement qui doit composer avec cette incertitude.
Ce que cela change pour les recruteurs… y compris en agence d’intérim
Ces signaux faibles ont des implications très concrètes pour les recruteurs, que vous soyez agence d’intérim, recruteur interne, ou cabinet de conseil.
Petite cartographie des bons réflexes à adopter.
Entreprises : sécuriser les compétences avant que la tension ne monte
Pour les recruteurs en entreprise, les mouvements de l’intérim sont un radar utile. Quand les missions baissent dans votre secteur, cela peut signaler une phase de ralentissement.
Quand elles redémarrent ailleurs, cela annonce peut-être un futur rééquilibrage, ou une tension à venir sur certains profils.
Moralité ? C’est le moment d’être proactif : sécuriser les compétences critiques, ajuster les projections de staffing, revoir les canaux d’acquisition. Mieux vaut agir pendant que les autres observent.
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Cabinets de recrutement, ESN & RPO : lire l’intérim pour adapter l’offre
Pour les pros du recrutement en cabinet, en ESN ou en indépendant, l’intérim n’est pas qu’un cousin éloigné. C’est un précieux indicateur de demande. Quand il cale, vos clients risquent de lever le pied aussi. Quand il redémarre, il y a peut-être un créneau à prendre… à condition d’être prêt.
C’est là que ça devient stratégique : lire les mouvements de l’intérim, c’est identifier les secteurs qui vont bouger, les profils qui vont redevenir clés, les zones géographiques à anticiper. C’est aussi l’occasion de repositionner votre discours commercial : en mettant en avant votre capacité à accompagner dans des contextes incertains, ou à proposer des solutions souples quand le marché tangue.
Agences d’intérim : naviguer à vue avec les bons outils
En ce moment, recruter en intérim, c’est un peu comme conduire en plein brouillard : visibilité réduite, virages serrés, et personne ne sait trop ce qui arrive après le prochain tournant. Et forcément, ce sont les agences qui en subissent les conséquences.
Clients qui freinent, marges qui s’érodent, viviers à réveiller… Loin de l’âge d’or du volume à tout prix, on entre dans une ère où tout se joue sur la réactivité, la précision et la souplesse.
Être capable d’anticiper, de repositionner son offre, de ressortir les bons profils au bon moment : ça devient donc stratégique.
Autant dire que les bons process et les bons outils font la différence.
À ce sujet, si vous ne connaissez pas encore T4Temp, notre solution pensée spécialement pour les agences d’intérim, ça vaut peut-être le coup d’y jeter un œil.
C’est un outil qui combine ATS et CRM pour mieux mobiliser vos talents, piloter vos missions et gagner en agilité. Un véritable cockpit pour garder le cap, même quand la météo est instable !
